Kuching, Sarawak, Malaisie… tous ces noms ne vous évoquent rien ? Vous êtes au bon endroit !
Kuching, c’est la capitale de l’état de Sarawak et c’est aussi le point de départ idéal pour explorer cette région méconnue. Une immersion fascinante en pleine nature pour découvrir la faune de Bornéo et notamment les singes nasiques.
L’état de Sarawak en Malaisie
Située au centre de l’Asie du Sud Est, l’île de Bornéo est la 4ème plus grande ile au monde par sa superficie. 3 pays se partagent le territoire de l’île : la Malaisie et le Sultanat de Brunei au Nord et l’Indonésie au Sud. Bornéo est d’ailleurs appelé Kalimantan par les Indonésiens.
Cette île blottie entre les mers de Chine, des Célèbes et de Java est une terre exceptionnellement riche et encore relativement préservée du tourisme de masse. Les voyageurs préfèrent habituellement visiter le continent et par manque de temps et de connaissance délaissent les états de Sarawak et de Sabah.
Kuching, capitale de l’état de Sarawak
Depuis Kuala Lumpur, à peine 2h suffisent pour rejoindre Kuching, capitale de l’état de Sarawak. Une ville densément peuplée et très urbanisée, située à quelques kilomètres seulement de la frontière ouest avec l’Indonésie. Un soleil de plomb nous accueille sur le tarmac de l’aéroport. C’est assez étrange car tout est désert… Les avenues pour rejoindre le centre-ville sont étonnamment calmes ! Aujourd’hui est un jour férié, c’est le nouvel an chinois ! Même si la ville semble endormie, on brave la chaleur et l’humidité pour se balader dans la vieille ville. Les petites maisons traditionnelles décorées pour l’occasion cohabitent avec des édifices bien plus modernes. On continue notre balade jusqu’à la City Mosque, un bâtiment imposant par sa taille et ses bulbes dorées. On arrive en même temps que de nombreux fidèles, qui viennent accomplir la prière du vendredi, tous habillés de sarongs et de tenues colorées.
A la tombée de la nuit, une légère brise venue de la côte offre un semblant de fraicheur. Le Waterfront, qui longe un bras de mer est alors l’endroit où aller. Une charmante promenade animée où de nombreux restaurants servent tout type de gastronomie. Un moment fort agréable lors duquel il est facile de discuter avec les locaux.
Kuching est également une étape intéressante pour tous ceux qui souhaiteraient explorer la nature environnante. Bornéo fut jadis un sanctuaire pour la faune et la flore, avant que les exploitations de palmiers à huile ne défigurent progressivement son paysage. Malgré ce désastre environnemental, il reste cependant quelques enclaves où il est possible d’observer la riche faune de l’île.
Le merveilleux Parc National de Bako
On prend d’abord un bus puis un bateau, qui nous déposera sur la plage principale du parc. De là, on s’enregistre pour passer 2 nuits et on choisit de partir seul, sur les sentiers en pleine jungle. Le ciel est menaçant et on ne tarde pas à être arrosé copieusement ! Heureusement, sous la canopée on est un peu à l’abris ! On s’enfonce un peu plus dans la forêt, le sentier devient dangereusement glissant.
La rencontre avec les singes nasiques (proboscis)
Alors que nous avançons à pas de velours, on entend des bruits dans les branches. On lève le nez, et voilà qu’un singe nasique (Proboscis) nous observe, amusé surement de nous voir glisser dans la boue ! Cette rencontre, bien que furtive nous motive à poursuivre notre randonnée, mais la pluie s’intensifie et nous décidons de rebrousser chemin. Sur le retour, on les entend sans pouvoir les voir. On aperçoit d’autres singes beaucoup plus petits, comme les silver long-tale. On reste sur nos gardes, car ils peuvent s’avérer être très sournois.
Alors que l’on s’installe dans notre cottage décrépis, une pluie tropicale tombe dehors. Ces petites maisons de taule ont absorbé tant d’humidité que les murs s’affaissent peu à peu, comme du carton détrempé ! Les matelas sont moites et l’odeur de moisi embaume tous nos vêtements. La pluie diluvienne durera une grande partie de la nuit mais le lendemain matin, le ciel est suffisamment dégagé pour pouvoir tenter de nouvelles explorations. On opte pour les sentiers côtiers, dans la mangrove puis on repart dans le cœur du parc à la rencontre de ses singes au long nez. Le pelage roux et leur long nez tombant leur donnent une allure amusante ! On les observe en train de se nourrir, de jouer et de chahuter ensemble.
Sur les conseils d’un garde du parc, on achève la journée par une balade sur la plage principale. Au coucher du soleil, les proboscis se retrouvent ici, face à la mer. On arpente la plage d’un bout à l’autre sans en voir aucun. Quand on s’apprête à faire demi-tour, on tombe nez à nez (c’est le cas de le dire) avec l’un d’entre eux. Il est camouflé par les feuilles, on aperçoit qu’une partie de son visage. Il nous regarde, tout aussi curieux que nous. De longues minutes passent avant qu’il ne se lasse et s’en aille…
Rencontrez les Orang-Outans depuis Kuching
Le lendemain, alors que nous reprenons la pirogue en direction de Kuching, on décide de se rendre au parc de Semenggoh. Une réserve naturelle, où les orangs-outans sont en semi-liberté. Je ne cautionne ni les zoos ni les réserves de ce type, mais je pensais que c’était l’unique possibilité d’apercevoir ces animaux en voie d’extinction. Je ne savais pas à ce moment-là, que j’en verrai en liberté, un peu plus tard, dans l’état de Sabbah. Bref, on arrive tôt le matin à l’entrée de la réserve et on rejoint un groupe de touristes… Attirés par la nourriture, les premiers primates arrivent incitant les mères et leurs enfants à les rejoindre. Bien que « très rôdée », cette expérience n’en perd pas moins de sa beauté.
Je suis frappée par leurs expressions. Leurs visages est certes relativement proche de ceux des humains mais leurs yeux sont bien plus expressifs que certains hommes ! On ressent leur émotion. Ils semblent curieux et nous interrogent par le regard. Je suis bouche bée devant ce spectacle. Je les observe avec humilité et tristesse, car je sais au fond de moi que si la déforestation ne cesse pas rapidement, ces réserves seront leurs seul espoir de survie. La consommation exponentielle de l’huile de palme, partout dans le monde est l’une des causes de cette catastrophe écologique. On brûle des centaines d’hectares de forêt primaire (l’un des rares endroits sur le globe où il en reste encore un petit peu) pour planter des palmiers, grands consommateurs d’eau et responsable de l’appauvrissement des sols.
La découverte de Bornéo se poursuivra avec d’autres carnets de voyages… qui vous porteront à Bandar Seri Begawan (capitale du Sultanat de Bruneï) et dans l’état de Sabah, autre merveille de Malaisie.