Visiter Bakou en Azerbaidjan ? Quelle idée ?
Venue en bateau, depuis la ville portuaire d’Aktau en Ouzbékistan la traversée de la mer Caspienne se sera faite en 2 jours et 2 nuits. Une fois le pied posé sur la terre ferme, le contraste est saisissant !
Visiter Bakou, la reine de la Caspienne
Bakou est une ville moderne et verdoyante résolument tournée vers l’Occident. On est bien loin des anciennes villes de la route de la soie Ouzbèkes que je viens de parcourir, quelques semaines auparavant. Après quelques kilomètres à pied, puis en auto-stop, c’est en bus que j’entre dans le cœur de Bakou. La circulation est dense, ce qui me laisse le temps d’apprécier les premières images de cette cité inconnue. Les parcs succèdent aux fontaines et aux immeubles de haut-standing.
Bakou se visite très facilement à pied et offre de multiples facettes. A la fois très moderne et clinquante, elle abrite également de jolis quartiers historiques et pittoresques.
Charme d’antan
C’est notamment le cas de la vieille ville. Malgré les restaurations évidentes, ce quartier bordé de remparts a gardé son caractère. Les ruelles étroites et ombragées offrent de merveilleuses façades en pierre, ornées de verdure. Après la visite du Palais des Chirvanchahs, déambulez au hasard des ruelles jusqu’à la Tour de la Vierge, datant du XIIème siècle. Après cette balade reposante, rien de mieux que de s’assoir en terrasse pour profiter d’un thé bien chaud, accompagné de quelques pâtisseries.
La capitale Azérie s’est étendue au-delà des fortifications. Jouxtant la vieille ville, le nouveau centre est essentiellement composé de bureaux, cafés, glaciers et de nombreuses boutiques de vêtements.
Les nouveaux quartiers de Bakou
Au pied de la vieille ville, sur les bords de la Caspienne, ne manquez pas Baki Bulvari (Parc Maritime). Ce poumon vert rallie l’esplanade du Hilton (lieu de départ du circuit de Formule 1) au centre commercial Caspian Waterfront de l’autre côté de la baie. Un peu plus de 3 kilomètres de promenade que je vous conseille de faire au couchant, lorsque les habitants sortent prendre le frais et se retrouvent en famille pour un pique-nique ou un dîner en plein-air. L’odeur des brochettes se mélange aux effluves des ghalyâns (pipe à eau). C’est une chouette expérience à vivre et une manière inattendue de découvrir la vie des Azéris.
Les symboles de l’Azerbaïdjan
Bakou m’a surtout surpris par son architecture futuriste. Le centre culturel Heydar Aliyev en est probablement l’exemple le plus flagrant ! Construit en 2007 par l’architecte Irakienne Zaha Hadid, il incarne le modernisme Azéri et symbolise le progrès et l’avenir de l’Azerbaïdjan… Oui rien que ça ! Si vous vous y rendez à pied, ne manquez pas le marché couvert Yaşıl Bazar. Vous y trouverez fruits, légumes et produits locaux pour rassasier votre appétit de voyageur !
Autre symbole du modernisme Azéri : les tours flammes. Edifiées au sommet d’une colline elles surplombent la ville et la mer Caspienne. Leurs formes évoquent les réserves de gaz sous lesquelles reposent le pays tout entier. A la nuit tombée elles s’illuminent des couleurs du drapeaux puis de la couleur du feu, tels des flammes qui dansent dans la nuit. Pour atteindre le sommet de la colline, les plus courageux monteront à pied les centaines de marches depuis les rives de la Caspienne. Les autres, pourront utiliser le funiculaire ! D’en haut vous profiterez de joli parc avec de superbe belvédère pour contempler la ville entière.
Certes Bakou est une ville agréable, où il fait bon vivre… Pour autant, elle ne doit pas nous faire oublier les disparités et les inégalités qui se jouent sur son territoire. C’est une belle vitrine mais n’est pas le reflet du pays, majoritairement rural et bien plus pauvre.
Parenthèse géopolitique:
Le conflit armé qui oppose l’Azerbaïdjan à l’Arménie, au sujet de la souveraineté de la région du Haut-Karabagh est toujours d’actualité. Début Juillet 2020, de nouveaux affrontements ont causés la mort de 4 personnes. L’Azerbaïdjan refuse systématiquement l’entrée sur son sol, aux personnes ayant séjourné dans cette région ou dans l’un des 7 districts occupés. Toute personne concernée s’expose à une peine pouvant aller jusqu’à 8 ans de prison et se verra inscrite sur la liste des « persona non grata » en Azerbaïdjan.
Pour toutes informations, se référer au site du Ministère des Affaires Etrangères Français.